CODE DE DÉONTOLOGIE
Code de déontologie proposé aux professeurs de danse de société et enseignants formés à l’I-F-D-S :
Former sans asservir, éduquer sans dresser.
Ce texte concerne toutes les personnes enseignant les danses de société de France, qu'elles le fassent à titre privé ou à titre collectif.
Il a pour objet principal :
- D'affirmer les principes fondateurs du comportement des professeurs de danse de société et enseignants au sein de leur activité et à l'intérieur de leur corporation ;
- De préciser au fur et à mesure les règles d'application qui découlent de ces principes, dans l'espoir de faciliter au quotidien l'activité du professeur de danse de société, mais surtout de répondre à de nombreuses de ses interrogations.
Ce texte n'est évidemment pas exhaustif et sera progressivement complété après discussion. Pour le moment, il pose les premiers principes importants dont l'importance même est liée de très près à la situation actuelle de la corporation.
D'une certaine façon, il tente de positionner rapidement et simplement la profession face aux principales difficultés rencontrées aujourd'hui, en ce début du 21ème siècle, par la nouvelle génération des professeurs de danses de société, et d'apporter des réponses concrètes, immédiates et précises, afin que les enseignants puissent se situer le plus aisément possible comme adhérant ou non à cette éthique professionnelle.
Intégrité
Le professeur de danse de société fait preuve d'honnêteté intellectuelle et de droiture dans la conduite de son enseignement et de ses cours. Il s'abstient - même en dehors de l'exercice de sa profession - de tous agissements contraires à la probité et à l'honneur.
Compétence
La compétence est principalement assurée par les diplômes et la formation à L’I-F-D-S. Cette compétence peut être périodiquement vérifiée par des évaluations spécifiques annuelles organisées par les mêmes centres de formation.
Le professeur de danse de société veille ainsi à maintenir un haut degré de compétence. Cette exigence de compétence requiert un haut niveau de connaissances théoriques, techniques et pratiques, ainsi que leur mise en œuvre dans tout enseignement, de quelque nature et de quelque degré qu'il soit, et quel que soit le public concerné. Un important niveau de réflexion sur sa pratique, sur sa motivation et sur son rôle social lui est demandé de façon continue.
Indépendance pédagogique
Le caractère éducatif spécifique, la multiplicité des actions possibles et la profondeur éventuelle de l'intervention du professeur de danse de société qui s'attachent à cette profession imposent que celui-ci soit totalement indépendant de toute forme d'ingérence institutionnelle, particulièrement politique ou religieuse. Il doit rester maître de ses choix pédagogiques.
Cette indépendance doit se manifester par une attitude d'esprit qui s'exprime dans l'intégrité, l'objectivité, la compétence, mais aussi dans le fait d'éviter toute situation qui par son apparence pourrait conduire les tiers à la remettre en cause.
Honnêteté et transparence
En particulier, le professeur de danse respecte la loi dans son ensemble, particulièrement en matière de commerce, de fiscalité, de réglementation des salles de danse, d'hygiène et de sécurité. Il est toujours prêt à être contrôlé par les services habilités ; il tient ses comptes à jour, fait ses déclarations dans les temps, paye les impôts qu'il doit, de quelque sorte qu'ils soient.
Il ne se fait jamais juge des autres et n'intervient en aucune façon dans les débats qui ne le concernent pas directement, à moins d'y être invité par une instance officielle ; il le fait alors dans le seul but d'aider à dénouer des situations conflictuelles.
Relations confraternelles
Le professeur de danse de société respecte a priori toute personne pratiquant le même métier que lui, même si elle ne fait pas partie du même groupement que lui, et s'interdit de dénigrer professionnellement tout confrère. S'il ne partage pas l'avis de l'un de ses derniers, il le lui dit de façon privée et fait son possible pour ramener celui-ci dans la voie proposée par ce code de déontologie.
En cas de désaccord persistant, seule la Justice alors consultée est autorisée à juger en la matière.
Aucun professeur de danse de société ne fait justice lui-même, ni ne se pose en tant que personne habilitée à faire appliquer la loi, quelle qu'elle soit.
Tarifications et aires géographiques
Le professeur de danse de société s'engage à respecter la loi concernant la liberté du commerce. En particulier, il s'interdit tout accord sur les prix et tout accord sur des aires géographiques, ainsi que toute distribution de zone de chalandise, même si ces accords restent tacites et même s'ils ne sont pas appliqués.
Ventes
Le professeur de danse de société ne fait pas de rétention de savoir mais, au contraire, aide au correct développement de la corporation à laquelle il appartient, à condition que cela se fasse dans le respect de la loi et des règles qu'il s'impose à lui-même. Ainsi il s'engage à ne faire aucune discrimination en cas de vente : en particulier, il ne refuse pas une vente à une personne pouvant devenir, à long ou à court terme, un concurrent potentiel pour son activité.
Il s'engage, dans le cas où l'un de ses élèves souhaite épouser le même métier que lui, à le conseiller particulièrement dans ce domaine, à l'encadrer, à le former du mieux possible, à l'orienter vers d'autres enseignants plus compétents que lui dans certains domaines. Il le guide progressivement vers la formation professionnelle proposée par l’I-F-D-S, vers les formations diplômantes afférentes, et le conseille afin que lui-même respecte les règles professionnelles ici édictées.
Charte de qualité
Le professeur de danse de société s'engage à respecter la charte de qualité inspirée de ce code de déontologie et dont la publication est parallèle. Il maintient un minimum d'uniformité dans son enseignement en restant en constante relation avec ses confrères, afin que l'enseignement qu'il transmet s'inscrive dans une continuité et une cohérence minimum avec les enseignements diffusés en France, en Europe et dans le monde.
Respect des élèves
Le professeur de danse de société reste conscient du fait qu'il a affaire, dans la majorité des cas, à des personnes ingénues, c'est-à-dire connaissant très peu les règles de ces danses, et seulement attirées par le côté ludique et relationnel de ces pratiques qui tiennent du bal et qui se sont toujours, jusqu'au XIXe siècle, transmises de façon traditionnelle. Il s'engage donc à ne pas perdre de vue cette demande spécifique.
En conséquence, il s'engage à transmettre à ses élèves, dans sa totalité et sans aucune réserve, les éléments patrimoniaux fondateurs des danses de société, c'est-à-dire les conditions "nécessaires et suffisantes" pour danser rapidement au bal, première demande du public.
Cette transmission se fait sans aucune réserve, et elle est, dans la mesure du possible, dégagée de toute notion d'effet, de performance, de style, de fioriture, d'enjolivure, tous éléments superflus d'une part pour bien danser au bal, mais surtout profondément contraires au développement personnel et libre du style de son élève. Il se garde en particulier de lui imposer une technique strictement sportive sans l'en prévenir d'abord.
Il se garde ainsi de ne transmettre que son style de danse, mais aussi qu'une seule danse, qu'une seule technique, qu'une seule approche musicale et qu'une seule conception des danses de société. Au contraire, il fait son possible pour rester ouvert à toutes propositions, en fonction de ses ressources personnelles, à ouvrir l'esprit de ses élèves, et il n'hésite pas à orienter ceux-ci vers d'autres enseignants en cas de demande spécifique ne le concernant pas. Il fait de son mieux pour les aider à développer leur libre arbitre en matière de danses de société.
Ces règles de transversalité professionnelle ne l'empêchent pas de proposer des enseignements spécifiques, sur des styles de danses précis et étroits, à condition que la proposition soit clairement établie et acceptée par l'élève.
La formation de la jeunesse
Ces dernières règles s'appliquent particulièrement aux enfants dont il pourrait avoir la charge. De ce point de vue, et bien que la loi concernant l'enseignement de la danse (loi 89-468 du 10 juillet 1989) ne concerne pas les danses de société, il se fait un devoir de prendre à son compte le respect physiologique, psychologique et spirituel de l'enfant inspiré par cette dernière, en faisant découvrir à ses élèves la danse dans son ensemble, dans sa globalité, sans aucune spécialisation précoce, sans aucune technique sportive et sans re de performance, mais surtout sans aucune limite, qu'elle soit technique ou stylistique, chorégraphique ou musicale.